domingo, julio 09, 2006

Quatrième journée

Toutes les journées ne sont pas aussi belles.


Déjà nous approchons de la haute mer, de la véritable grande mer sans fond où va l'Ecriture aux arborescences béantes, aux creux acides et où chaque mot représente un danger mortel pour la petite nef qui s'y est lancée : et qui alors se dit qu'elle a eu bien trop d'audace, bien trop de présomption !

Mais trop tard, elle est en marche, elle ne peut faire demi-tour.

D'ailleurs, existe-t-elle encore la côte qu'elle a quittée, ou qui l'a, elle, délibérement abandonnée : qui l'a poussée ici pour la mettre au monde enfin, pour lui ouvrir les yeux, pour lui faire affronter la vie véritable, la vie si étrangère à la tiédeur aveugle de tous les anciens lacs de la terre !

Elle ne doit donc rien regretter, rien, et se jeter avec vaillance vers ce qui se dresse à présent devant elle, terrible mais fascinant : et le saisir, et l'embrasser, de toutes ses forces, afin de le connaître, peut-être, un jour, ce long baiser qui lui dira le pourquoi de son propre désir, de sa soif sans fin, sans fond elle aussi.


3 Comments:

Blogger Laura Ghinea said...

Je suis là.

domingo, julio 09, 2006 12:18:00 p.m.  
Blogger Laura Ghinea said...

ne me faites pas rougir...

PS: vos sœurs-déesses sont trop gentilles!

domingo, julio 09, 2006 1:24:00 p.m.  
Blogger Laura Ghinea said...

elles doivent surtout vous aimer. et si c'est ainsi, c'est parce que vous méritez d'être aimée.

domingo, julio 09, 2006 1:58:00 p.m.  

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